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Le cap est bien là, l’activité ne manque pas !!!

Nous voilà à mi-année et notre action ne faiblit pas. La situation en Ukraine fait que les familles arrivées en France n’envisagent pas de retourner au pays. Après un accueil dans les familles, l’heure est à l’installation : emploi, éducation des enfants, droits sociaux, santé, logement font partie des sujets que nous accompagnons désormais. De nombreuses familles sont venues vers nous au moment de remplir leur déclaration d’impôts et nous prolongeons cet accompagnement selon les besoins spécifiques. Plusieurs boucles d’accompagnement se sont constituées pour faciliter leur intégration sur La Tour du Pin et alentours.

Les permanences mensuelles (2ème lundi de chaque mois) ont un grand succès et sont riches de rencontres. Celle de juin, il y eut tellement de monde qu’il a fallu s’installer également à l’extérieur et se répartir par petits groupes.

L’association a souhaité organiser un moment convivial à l’occasion de la journée mondiale des Réfugiés du 20 juin. De la musique, des échanges ont régalé tous les participants. Rendez-vous l’année prochaine

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Une nouvelle année 2023

Une nouvelle année commence et au-delà des traditionnels mots de santé, bonheur, nous appelons de nos vœux à ce que les termes accueil, partage, générosité, humanité, solidarité  soient inscrits en grosses lettres dans tous les esprits…

L’année 2022 fut dense avec un afflux de nouveaux réfugiés venus d’Ukraine, et la mise en place de facilitateurs d’intégration pour eux, a démontré qu’avec une volonté politique forte il était possible d’accueillir de manière exemplaire un très grand nombre de personnes fuyant la guerre.

Nous défendons l’idée que ce traitement devrait s’appliquer à tous les demandeurs d’asile ou aux personnes migrantes qui fuient d’autres crises et se heurtent hélas à de nombreuses difficultés voire à pas mal d’hostilités.

Mais notre action ne faiblit pas :

  • Nous nous sommes encore retrouvés nombreux lors des deux derniers déménagements et c’est un chouette moyen de nouer des relations et de s’impliquer…
  • Les boucles d’accompagnants sont maintenant bien en place et ne demandent qu’à être étoffées par nos adhérents/sympathisants afin que chacun se sente impliqué dans la vie de l’association
  • Les permanences le 2eme lundi de chaque mois sont des moments de rencontres et de convivialité pour les adhérents mais également commencent à être un lieu reconnu pour l’échange d’information des demandeurs d’asile ou réfugiés sans logement.
  • Nous cherchons également à informer sur les situations d’exil et le dur parcours des réfugiés en partageant nos expériences lors d’intervention auprès des scolaires ou lors  de partenariat avec la MJC ou le cinéma équinoxe.

Notre assemblée générale aura lieu samedi 25 mars (10h) à FAVERGES DE LA TOUR, nous vous attendons nombreux pour renforcer notre engagement et appuyer nos actions…vos idées sont les bienvenues…

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Juillet 2022: 4 familles déplacées d’Ukraine hébergées à Domarin.

Juillet 2022: A l’initiative de Mme Chrystel Gagey, adjointe aux Affaires sociales de Domarin, une réunion a eu lieu en mairie avec les familles accueillies et des hébergeurs / accompagnateurs pour faire le point sur l’installation de 4 familles arrivées d’Ukraine à Domarin.

Dans les deux logements municipaux de la “maison Lacroix”, sont maintenant bien installées Vicka, avec ses enfants Viktor et Sacha, dans l’un; ainsi que Natalia et Kristina dans l’autre. (voir plus bas “avril 2022“). Viktor va à l’école maternelle, Sacha au Collège.
Kristina entrevoit un emploi dans l’entreprise VICAT, adapté à sa formation en Marketing.

Ludmylia, et son fils Valérii, âgé de 15 ans, sont hébergées dans une famille de Domarin, après une première étape à Marseille. Valerii est scolarisé. Mais Ludmylia ne touche toujours pas l’Aide aux Demandeurs d’Asile. Nous intervenons auprès de l’OFII de Grenoble.

Oxana, avec sa fille Olga, de 22 ans, sont hébergées chez Améziane et Françoise.

Enfin, Svetlana, et sa fille de 11 ans, sont hébergées à Bourgoin dans un logement prêté par Isabelle, car elle ne pouvait rester dans son précédent hébergement.

Les familles accueillantes, avec l’aide précieuse de Maya, qui parle Ukrainien, se relaient pour aider au quotidien: trajets vers les écoles, collège, lycée; passage aux Restau du Coeur et Croix-rouge pour les colis de nourritures, démarches administratives, RdV médicaux…

Toutes ces familles ne souhaitent pas rentrer en Ukraine à court ou moyen terme, car la situation ne s’améliore pas: c’est pourquoi il a été convenu de déposer des demandes de logement auprès des bailleurs sociaux. (voir ici l’article sur le sujet)

Avril 2022: Notre association utilise son réseau pour aider à trouver les meilleures solutions d’accueil pour les familles déplacées d’Ukraine.
St-Chef: Christine a fait le lien entre l’association, et la mairie de St-Chef qui a choisi de se limiter à 3 familles accueillies sur la commune, sur 3 offres de logement les mieux adaptées. La dizaine d’autres volontaires restant sollicités pour accompagner et faciliter ces accueils sur la durée.
Une première famille, Anna, ses parents et ses deux enfants, venus d’Ukraine en voiture, étaient hébergés temporairement à Bourgoin. Notre association a fait le lien avec les familles de Saint-Chef. Anna et les siens sont maintenant bien installés dans un logement prêté par Christian et Marie-Paule. Anna, qui parle un excellent français, a vite trouvé du travail,
Deux autres familles sont arrivées ensuite sur demande de la plate-forme départementale d’accueil .
La première, une maman et sa fille, accueillies chaleureusement chez Sandrine et Arnaud, ont souhaité retourner en ville. Elles sont reparties rapidement à Grenoble, hébergées chez d’autres personnes.
De leur côté, Vicka, ses 3 enfants et son petit chien, ont été accueillies dans la grande maison de Christophe et Sylvie. Elles ont pris le temps de retrouver un peu de sérénité. Maintenant, elles sont hébergées chez Ameziane et Françoise, à Domarin, le temps de préparer un appartement que la mairie de Domarin va mettre à leur disposition.

St Clair: Natalia, et Kristina, sa fille, sont hébergées depuis plusieurs semaines chez Valéria, à St Clair. Mais l’appartement va vite s’avérer trop petit pour y loger durablement. Par l’intermédiaire de Gilles qui les a rencontrées, et Améziane, notre association a demandé à la Mairie de Domarin si elle accepterait de loger Natalia et Kristina dans le 2° appartement municipal disponible. Une réponse positive nous a été donné immédiatement!

Ameziane fait visiter à Natalia et Kristina le logement qui leur est proposé par la Mairie de Domarin

Domarin: Pour accueillir ces deux familles, la municipalité de Domarin met à disposition une petite maison avec 2 appartements mitoyens qui s’étaient libéré peu de temps auparavant. Elle a fait appel à la générosité des habitants pour meubler ces 2 maisons (voir ci-dessous). Ameziane et Françoise, membres de notre association vont constituer autour de ces 2 familles un groupe d’accompagnants pour leur faciliter toutes les démarches. Mais beaucoup est déjà en place: scolarisation de Viktor en maternelle, entretien au CIO pour Sacha et Léna, etc…

Natalia et Christina sont accueillies en Mairie de Domarin (avec Vika)

Depuis le Mardi 4 Mai, Nataliia et Kristina se sont installées dans ce logement.
Monsieur le Maire de Domarin a organisé une sympathique cérémonie de “remise des clés” afin de remercier tous les élus, agents municipaux, et habitants qui ont contribué à cet accueil. Il a également remercié notre Association.

Le discours d’accueil de M. Le Maire de Domarin à Vicka, Natalia, et Kristina
Ameziane, membre du CA de Accueil Réfugiés VdD explique à tous les principes et le fonctionnement de notre association en faisant référence à Léon Bourgeois, concepteur du “Solidarisme”!
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L’Allemagne veut régulariser ses déboutés de l’asile

L’Allemagne veut régulariser ses déboutés de l’asile

Jean-Baptiste François; La Croix du 7 juillet 22

Le gouvernement allemand a adopté, mercredi 6 juillet, un projet de loi de régularisation des étrangers qui n’ont pas obtenu le statut de réfugié, à condition de montrer des signes d’insertion.

Le chancelier Olaf Scholz semble vouloir garder le cap d’une politique d’immigration ouverte, malgré le ralentissement de l’économie et l’inflation. Dans le contrat de coalition signé fin 2021 aux côtés des Verts et des libéraux, il défendait une gestion « prévoyante et réaliste » des flux migratoires, avec l’accueil de 400 000 étrangers par an. Cela commencera par la régularisation des personnes déjà arrivées sur le territoire, dont la demande d’asile a été rejetée, mais qui pourraient très bien trouver leur place dans le pays.

Mercredi 6 juillet, le gouvernement allemand a adopté un projet de loi allant dans ce sens et qui simplifie l’intégration des étrangers dits « tolérés », ni expulsables ni intégrables sur le marché du travail, faute de droits. L’Allemagne compte sur son sol près de 130 000 étrangers présents depuis au moins cinq ans, mais qui rencontrent des obstacles à leur insertion.

Dans un premier temps, ils obtiendront un titre d’un an, afin de prouver qu’ils peuvent réunir les moyens de subsistance adéquats. Ce n’est qu’après cette « période d’essai » qu’ils pourront accéder à un visa long séjour. Le regroupement familial leur sera alors facilité. Quant aux demandeurs d’asile, il leur sera plus aisé de s’inscrire aux cours d’intégration et de langue professionnelle. En contrepartie de tout cela, les expulsions des personnes ne remplissant pas les critères fixés seront renforcées. En 2021, l’Allemagne est le pays européen ayant reçu le plus de demandes d’asile (191 000), devant la France (121 000), l’Espagne (65 000), et l’Italie (53 000).

Le pays de 83 millions d’habitants, en déclin démographique, manque de main-d’œuvre qualifiée dans l’industrie, alors qu’une légère reprise des commandes intervient. Le projet de loi prévoit de faciliter l’insertion professionnelle dans des métiers en tension, dans le domaine médical notamment. Les réfugiés diplômés dans leur pays pourront soigner d’autres candidats à l’exil, le temps que leur qualification soit officiellement reconnue.

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Des patrons plaident pour la régularisation des travailleurs sans papiers, de Paris au Pays basque

Par Julia Pascual Publié dans Le Monde le 29 juin 2022 à 04h04

Face aux pénuries de main-d’œuvre dans la restauration ou le bâtiment, de plus en plus d’employeurs défendent un meilleur accès aux titres de séjour.

Avec bagou et passion, souvent une cigarette roulée entre ses doigts, Etienne Guerraud parle des heures de son affaire, la « dernière grande brasserie indépendante de Paris ». Pour faire tourner Le Café du Commerce, dans le 15e arrondissement, il recourt depuis des années à une main-d’œuvre étrangère. « Sans eux, je ferme boutique », dit-il, sans détour. Les étrangers représentent 40 % de ses quelque cinquante salariés. Il y a Idriss et Hamadi, deux Mauritaniens, respectivement pâtissier et commis de cuisine, mais aussi Dieuvenor, un plongeur haïtien et Mamadou, un cuisinier malien… « Je ne les échangerais pas pour un Gaulois, ce sont des gars super. »

Les procédures de régularisation, Etienne Guerraud les connaît bien aussi. Combien de fois un salarié s’est présenté à lui, après plusieurs mois de contrat, pour lui avouer qu’il lui avait présenté à l’embauche la carte de séjour d’un autre et qu’en réalité, il est sans papiers ? On appelle cela travailler sous alias. A chaque fois, M. Guerraud a accompagné ses salariés tout au long de la fastidieuse et incertaine procédure de régularisation par le travail.

Selon la circulaire ministérielle de 2012, dite Valls, qui fixe les critères selon lesquels un préfet peut exceptionnellement accorder un titre de séjour à un travailleur, celui-ci doit présenter vingt-quatre feuilles de paie, être présent en France depuis au moins trois ans et présenter une promesse d’embauche. Un peu plus de 8 000 personnes en ont bénéficié en 2021.

« Permettre un traitement plus rapide des régularisations »

Rien de simple. Dieuvenor, le plongeur haïtien de 30 ans, qui réunit toutes les conditions de régularisation depuis juin 2021, n’a obtenu un rendez-vous à la préfecture des Yvelines qu’en décembre 2022 pour déposer sa demande de titre de séjour. Il lui faudra attendre certainement plus d’un an avant d’avoir une réponse. D’ici là, il a « peur ». « On est au bout du bout, lâche Etienne Guerraud. Il faut simplifier les choses. »

C’est pour dénoncer cette ineptie et l’inaccessibilité des préfectures aux travailleurs étrangers que la CGT devait organiser, mercredi 29 juin, un rassemblement devant la direction générale des étrangers en France (DGEF) à Paris. Le syndicat veut « en finir avec le “bon vouloir” des préfectures » et que des régularisations puissent être enclenchées sur la simple présentation de preuves de travail. « Des pans entiers de l’économie ne fonctionneraient pas sans leur force de travail », insiste la CGT.

Ce discours, de plus en plus d’employeurs l’endossent. « La réalité c’est que tous les restaurateurs à Paris ont un travailleur sous alias, confie à son tour Jean Ganizate, cofondateur du groupe de restaurants Melt. Les Français ne veulent plus bosser dans les métiers difficiles. » M. Ganizate connaît bien la CGT qui l’a accompagné sur plusieurs dossiers de régularisation de commis sénégalais, papous ou bangladais. Aujourd’hui encore, il demande au syndicat de l’aider alors qu’un de ses sous-chefs, un Sri-Lankais en France depuis plus de dix ans, craint de basculer dans la clandestinité alors qu’il est sans nouvelle de sa demande de renouvellement de titre de séjour.

Jean Ganizate regrette que « tout ce qu’on propose [aux entreprises en besoin de main-d’œuvre] c’est de recruter des gens à l’étranger, de faire des demandes de visa. Vous devez monter tout un dossier et, si ça se trouve, le type que vous recruterez est nul. » Le restaurateur est convaincu qu’il faut « laisser des ouvertures » pour régulariser les travailleurs déjà présents sur le territoire. Le président du syndicat de l’hôtellerie-restauration GNI, Didier Chenet, ne dit pas autre chose.

Dans un secteur où le manque de main-d’œuvre est évalué à 360 000 salariés, lui plaide pour « ne pas fermer les yeux sur une situation que tout le monde connaît » et « permettre un traitement plus rapide des dossiers de régularisation de ceux qui sont dans les clous de la circulaire Valls ». Au ministère de l’intérieur, aucune réforme n’est à l’ordre du jour. « Si vous voulez rendre la circulaire Valls plus souple, les 42 % de gens qui ont voté Marine Le Pen ne vont pas comprendre, estime un ancien cadre de la DGEF. Il ne faut surtout pas la toucher. »

 « Les services de l’Etat n’acceptent plus de dérogation »

Quant à l’accès aux préfectures, le ministère de l’intérieur assure travailler à une amélioration mais « assume » de ne pas donner la priorité aux étrangers en situation irrégulière. Du reste, pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre dans certains secteurs, la Place Beauvau évoque la venue de travailleurs saisonniers, notamment du Maroc et de Tunisie.

Une solution qui ne séduit pas Laurence Fay, pépiniériste viticole en Savoie. Les collègues qu’elle connaît et qui ont l’habitude de faire venir des saisonniers du Maroc, « n’ont pas obtenu les permis de travail cette année ». Et puis, ajoute-t-elle, « on ne tombe pas toujours sur des personnes qui veulent travailler et il faut les loger, et moi, je n’ai pas la structure pour ça ». En revanche, Laurence Fay, qui a de grosses difficultés de recrutement depuis deux ans, connaît Shaban B., un Kosovar de 37 ans qui vient travailler chez elle depuis 2019 et qui est aujourd’hui sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF). « Je ne comprends pas pourquoi il n’est pas régularisé. Il ne rechigne jamais, il parle français, il participe à la vie locale. Il veut juste vivre normalement. »

Quand Shaban B. ne travaille pas chez Laurence Fay, il est employé par Philippe Grisard, un exploitant viticole qui a tout essayé pour faire lever l’OQTF de son ouvrier. Depuis la fin 2021 et jusqu’à aujourd’hui, il écrit des courriers à la préfecture où il dit avoir « vraiment besoin » des « compétences » et de la « qualification » de Shaban B. Il a fait appuyer sa demande par des syndicats de viticulteurs et des élus locaux, à l’instar de la députée (Les Républicains) de Savoie, Emilie Bonnivard. « Les services de l’Etat (…) n’acceptent plus de dérogation », lui a expliqué l’élue par courriel, fin mai, se disant « vraiment désolée » de n’avoir « aucune marge de manœuvre sur ce dossier ». Alors Philippe Grisard espère qu’il aura plus de chance avec un prochain préfet.

La problématique dont font état ces agriculteurs se retrouve un peu partout sur le territoire. Gabrielle Gramont, de la fédération des associations d’aide aux migrants du Pays basque et Sud-Landes Etorkinekin, a monté avec la Cimade un groupe de réflexion sur la « régularisation par le travail ». Elle est souvent contactée par des employeurs en recherche de travailleurs parmi lesquels un magasin Decathlon, une clinique psychiatrique, un groupement d’employeurs du bâtiment ou encore une société de transport routier.

Des patrons renoncent à pourvoir des postes

Le restaurateur Christophe Almodovar était prêt à prendre le risque de déclarer des sans-papiers pour « montrer à la préfecture qu’on a besoin de cette main-d’œuvre ». Mais ceux-là craignaient trop d’être contrôlés par la police. Alors il a démarré il y a un mois sa première affaire à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques), Le Palmier, avec son meilleur ami André Despacha. Faute de recrues en cuisine, il ne peut pas ouvrir autant de jours qu’il voudrait. « C’est un manque à gagner », regrette-t-il.

Nombreux sont ceux qui ont dû renoncer à pourvoir des postes. Stéphane Rullier, patron d’une TPE qui installe des sonorisations et des éclairages dans les salles de spectacle en Ile-de-France, aurait voulu prendre comme apprenti Siradji, un Sénégalais qui suit un bac professionnel en électricité. Ses stages s’étaient « super bien passés ». « Il est bosseur, fiable, ponctuel », rapporte M. Rullier, alors que « beaucoup de jeunes sont orientés vers des métiers techniques qu’ils ne veulent pas faire ». Mais, en avril 2022, Siradji a reçu une OQTF. Les courriers de M. Rullier à la préfecture de Seine-Saint-Denis n’y ont rien changé. Il a renoncé à ce qui aurait pu lui permettre de répondre à de nouveaux marchés.

A des centaines de kilomètres de là, en Isère, Laurent Marmonier, patron de Maçonnerie Nature, cherche toujours à recruter un maçon spécialisé dans le bâti ancien. Egalement président du syndicat patronal du bâtiment Capeb Isère, il qualifie de « catastrophique » la perte de ces jeunes formés en France, protégés le temps de leur minorité mais à qui les préfets délivrent des OQTF dès leur majorité atteinte. Le vice-président du Medef dans le département, Romain de Tellier, abonde : « On a du mal à recruter dans tous les métiers. On cherche dans tous les sens. Voir un jeune partir parce qu’il est en situation irrégulière à ses 18 ans, c’est violent. Comment se fait-il qu’ils ne puissent pas rester alors qu’ils ont été accueillis, formés, intégrés ? »

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Ukraine: la délicate question d’un logement pérenne pour les familles réfugiées

Notre association suit ou accompagne, plusieurs familles à Domarin, à Saint Chef, à Bourgoin, à Val de Virieu. Beaucoup de ces familles ne souhaitent pas retourner en Ukraine, en tous cas à moyen terme.
Il va donc falloir rapidement trouver des logements dans le parc social pour la plupart d’entre elles, dont les solutions d’hébergement actuelles sont provisoires.

La préfecture de l’Isère, via la Direction Départementale du travail, de l’emploi et des solidarités (DDTES), a publié le 21 juin, une note à ce sujet, à destination des présidents de Communautés de Communes, mais qui ne lève pas toutes les interrogations, loin de là.

Nous avons interrogé les services de la Préfecture pour avoir des précisions:

  • A-t’on une vision sur la date de mise en place des services de France Horizon, qui devient l’interlocuteur pour les ménages non passés par le SAS à leur arrivée?
    • Par quel moyen pouvons-nous les contacter?
  • Ce courrier invite à orienter ces familles réfugiées vers les logements sociaux, si le séjour doit durer plus de 3 mois:
    • Pouvez-vous nous préciser quelle est la bonne porte d’entrée pour déposer un dossier de demande de logement. Surtout dans le cas où ces familles ne bénéficient pas d’un accompagnement par une assistante sociale?
  • Ils bénéficieront alors d’un accompagnement par les “opérateurs habilités Intermédiation Locative”:
    • Pouvez-vous nous préciser qui sont les acteurs IML du secteur? et Comment cette intervention va s’articuler avec l’action de France Horizon?

Nous sommes en attente des réponses; mais sans attendre, nous avons incité les familles à déposer une demande de logement social, en ligne ou en déposant le formulaire: Demande de logement social (Formulaire 14069*04)

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L’inconcevable retour des réfugiés syriens dans leur pays

La Croix, Jeudi 23 juin 2022 :

Une enquête menée par le Haut-Commissariat aux réfugiés montre que 93 % des Syriens exilés depuis la guerre dans les pays alentour ne prévoient pas de rentrer en Syrie dans l’année à venir.

Si quelques milliers d’Ukrainiens reprennent peu à peu le chemin de leur pays, quatre mois après l’invasion russe, les réfugiés syriens osent encore à peine envisager leur retour, onze ans après le début de la crise en Syrie. 92,8 % d’entre eux n’ont pas l’intention d’y rentrer dans les douze mois à venir, révèle une enquête récente du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Cette étude, la septième depuis 2017, montre que seulement 1,7 % des 2 800 réfugiés interrogés l’envisage et seul un tiers espèrent retourner en Syrie dans les cinq années à venir. Les inquiétudes sécuritaires et l’absence de moyens de subsistance sont les premiers freins au retour cités par ces Syriens, qui sont 6,7 millions à s’être exilés.

Le régime de Bachar Al Assad répète que les portes sont grandes ouvertes et que le pays est sûr, mais plusieurs ONG alertent régulièrement sur le fait que les autorités arrêtent, torturent ou font disparaître les réfugiés, rentrés volontairement ou non. Sur le plan économique, le pays sous sanctions est exsangue, la reconstruction tarde, et 90 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. Une détresse humanitaire telle que 12,4 millions de Syriens ne mangent pas à leur faim. Dans le Nord-Est, qui échappe au contrôle de Damas, la situation sécuritaire et humanitaire compromet aussi toute velléité de retour.

Dans de telles conditions, de plus en plus de réfugiés syriens interrogés (77 % contre 69 % auparavant) affirment vouloir rester dans leur pays d’accueil, malgré une animosité qui va crescendo à leur égard. Le Liban, qui a reçu le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde, menace d’expulser le 1,5 million de Syriens qu’il héberge si la communauté internationale ne l’aide pas à les rapatrier. En Turquie, où l’inflation atteint 70 %, Recep Tayyip Erdogan a annoncé début mai qu’il préparait, sur la base du volontariat, « le retour de 1 million » de Syriens chez eux, sur les 3,7 millions accueillis. La question est éminemment politique avant la présidentielle de juin 2023. Ankara lorgne le Nord-Ouest syrien, où l’armée déploie ses troupes et menace d’intervenir contre les Kurdes pour y installer ces réfugiés syriens.

Le HCR, qui estime que le niveau d’instabilité en Syrie ne permet pas un retour massif, exhorte la communauté internationale à maintenir son soutien aux pays d’accueil. Mais la générosité des donateurs s’émousse : la sixième conférence des donateurs organisée en mai a permis de mobiliser 6,7 milliards de dollars pour 2022-2023, loin des 10,5 milliards escomptés.

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Drame dans l’enclave espagnole de Melilla au Maroc : nouveau bilan de 23 migrants morts

Les victimes ont trouvé la mort en chutant de la clôture de fer qui sépare l’enclave espagnole du territoire marocain. Cette tentative d’entrée de 2 000 migrants est la première depuis la normalisation des relations entre l’Espagne et le Maroc, en mars.
(Le Monde 25 juin 2022)

Vingt-trois migrants ont péri lors d’une tentative d’entrée de près de 2 000 clandestins d’origine d’africaine, vendredi 24 juin, dans l’enclave espagnole de Melilla, au nord du Maroc, selon un bilan actualisé publié samedi soir par les autorités locales marocaines.

« Cinq migrants sont décédés, ce qui porte le bilan à vingt-trois morts », a rapporté à l’Agence France-Presse (AFP) une source des autorités de la province de Nador, précisant que « dix-huit migrants et un membre des forces de l’ordre restent sous surveillance médicale ». Le précédent bilan officiel faisait état de dix-huit morts.

Situées sur la côte nord du Maroc, Melilla et l’autre enclave espagnole de Ceuta sont les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain et font régulièrement l’objet de tentatives d’entrée de la part de migrants cherchant à rejoindre l’Europe.

Tensions entre le Maroc et l’Espagne

Cette tentative d’entrée massive a commencé vers 6 h 40 lorsqu’un groupe de « près de 2 000 migrants (…) a commencé à s’approcher de Melilla », selon la préfecture. « Plus de 500 » d’entre eux, « provenant de pays d’Afrique subsaharienne », ont ensuite forcé l’entrée du poste frontalier avec « une cisaille », a ajouté la préfecture, selon laquelle 133 sont parvenus à rentrer.

Les victimes ont trouvé la mort « dans des bousculades et en chutant de la clôture de fer » qui sépare l’enclave espagnole du territoire marocain, lors d’« un assaut marqué par l’usage de méthodes très violentes de la part des migrants », a précisé la même source.

Cette tentative d’entrée massive dans l’une des deux enclaves espagnoles est la première depuis la normalisation mi-mars des relations entre Madrid et Rabat, après une brouille diplomatique de près d’un an. La crise entre les deux pays avait été provoquée par l’accueil en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, en avril 2021, pour y être soigné du Covid-19.

Elle avait eu pour point culminant l’entrée en mai 2021 de plus de 10 000 migrants en vingt-quatre heures à Ceuta, à la faveur d’un relâchement des contrôles côté marocain. Madrid avait alors dénoncé une « agression » de la part de Rabat, qui avait rappelé son ambassadrice en Espagne. Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a mis fin à cette brouille en soutenant publiquement le plan marocain d’autonomie pour le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée à 80 % par Rabat mais revendiquée par le Polisario, soutenu par l’Algérie. Début avril, le roi Mohammed VI avait reçu M. Sanchez à Rabat pour sceller cette réconciliation.